Choisir un bon hypnothérapeute / hypnologue / thérapeute/ praticien en hypnose : signaux d’alerte et signaux de confiance

Introduction

Comment trouver le « bon » thérapeute pour vous ?

Vaste question !

La réponse est évidemment totalement personnelle, elle n’appartient qu’à vous, mais, dans cet article, je vais vous indiquer ce qui pourrait vous aider à faire votre choix.

Je suis hypnothérapeute depuis plus de quinze ans, j’ai une petite idée de ce qui fait qu’une relation thérapeutique va fonctionner, ou pas. 🙂

Qu’on soit hypnotiseur, hypnologue, hypnothérapeute ou encore hypnopraticien (il y a une grande variété de termes) il faut savoir que cette activité, celle qui consiste à utiliser l’hypnose en thérapie, n’est pas reconnue et n’a donc pas de cadre légal.

Cela implique que n’importe qui peut se dire hypnothérapeute, qu’il n’y a pas de formation officielle et qu’on est par conséquent très vite perdu au milieu d’une offre assez abondante.

Comment, donc, savoir qui sera notre « bon » hypnothérapeute ?

Pour vous aider à faire votre choix, je vous ai fait une double liste, dans un premier temps nous verrons quels sont les signaux qui devraient vous alerter et dans un second temps nous examinerons les signaux positifs.

Signaux négatifs : les red flags qui doivent vous alerter

Le thérapeute qui ne vous inspire pas confiance

La plupart des thérapeutes commencent leur relation thérapeutique avec vous par une première séance.

Lors de cette séance, vous apprenez à vous connaître réciproquement, vous posez des questions si vous en avez, vous expliquez les raisons qui vous poussent à le consulter.

En fonction de cette première séance, vous saurez si vous souhaitez continuer ou pas.

Soyez attentifs à vos ressentis, votre mental, votre conscient, peuvent être convaincus par des mots, par un discours (en principe, un hypnothérapeute maîtrise bien la communication) mais, si vous ne le « sentez pas », si vous vous sentez mal à l’aise, pas en confiance, même si vous ne savez pas pourquoi, il sera probablement inutile de revenir.

Votre corps vous indique peut-être que quelque chose ne va pas, ce n’est pas forcément quelque chose de grave ou de dramatique, peut-être que le thérapeute vous rappelle inconsciemment une personne que vous détestez, par exemple, mais peu importe : sans relation de confiance une thérapie ne peut pas fonctionner.

Le thérapeute qui sait mieux que vous

Si votre thérapeute vous dit que vous vous trompez, s’il nie vos ressentis, s’il doute de la vérité de vos propos, s’il a l’air de mieux savoir que vous-mêmes : fuyez !

Vous êtes la personne la mieux placée pour savoir qui vous êtes et ce que vous avez vécu, ressenti.

En principe, un bon thérapeute ne vous jugera pas, il vous écoutera sans porter de jugement ni sur vous, ni sur votre histoire ou vos comportements.

Si vous lui demandez des conseils et qu’il vous en donne, c’est tout à fait acceptable, s’il vous en donne à répétition alors que vous ne les avez pas sollicités, vous pouvez commencer à vous méfier.

Ce n’est pas le thérapeute qui vit votre vie, c’est vous qui êtes le ou la mieux placé.e pour savoir véritablement ce qui est bien ou bon pour vous, le thérapeute vous accompagne et vous propose des solutions, il n’est pas censé devenir une espèce de gourou dont vous devriez suivre les conseils pour aller mieux.

Le thérapeute qui vous coince dans des petites cases

Nous sommes tous uniques, il n’y a pas de protocoles magiques, de techniques qui fonctionneraient pour absolument tout le monde.

Je vous conseille de ne pas continuer une thérapie dans laquelle un thérapeute qui ne serait pas médecin aurait fait un diagnostic médical ou psychiatrique.

Le thérapeute peut vous alerter sur le fait qu’il soupçonne quelque chose, il n’est pas habilité à poser un diagnostic sauvage, encore moins à vous « soigner » d’un problème qu’il aurait lui-même identifié.

Le thérapeute qui vous dit qu’il faudra tant de séances

Puisque chacun est unique, que chaque thérapie est unique, méfiez-vous des thérapeutes qui vous disent que ça ira mieux dans dix séances.

C’est peut-être vrai mais c’est peut-être aussi une manière de vous garder plus longtemps dans une forme de dépendance.

L’hypnose ou l’EMDR par exemple sont des outils puissants, l’hypnothérapie fait partie de ce qu’on appelle les thérapies brèves, vous devriez normalement assez rapidement voir des changements, si ce n’est pas le cas ça n’est pas forcément de votre faute : la thérapie ne vous convient peut-être pas, c’est peut-être aussi bien le thérapeute qui n’est pas le bon pour vous, il peut y avoir de nombreuses raisons.

Quoi qu’il en soit, si vous ne voyez aucun changement ou aucun résultat suffisamment rapide, je vous conseille de vous adresser à quelqu’un d’autre, vous gagnerez du temps et de l’argent.

Le thérapeute qui vous rend dépendant

Toute personne qui souffre est potentiellement la future victime d’une manipulation (pas toujours volontaire de la part du thérapeute, la plupart des thérapeutes sont bienveillants et ont choisi ce métier parce qu’ils souhaitent sincèrement aider ceux qui souffrent).

Nous le verrons dans la partie suivante mais il me semble que pour éviter d’être placé dans cette situation où l’on sera potentiellement manipulé et rendu dépendant (on vient chercher sa dose de calme, des conseils, de l’apaisement provisoire, etc) il faut être attentif aux signes qui vous indiquent que votre thérapeute vise votre autonomie et votre liberté de pensée comme d’action.

Signaux positifs : les green flags qui peuvent vous rassurer

Le thérapeute qui vous adresse à un confrère ou à un personnel de santé

Un bon thérapeute sait ce qu’il peut faire pour vous aider, il connaît aussi ses limites.

Cela signifie concrètement que si dès votre premier contact (par mail, par téléphone ou lors de la première séance) il vous recommande de vous adresser à un autre professionnel, c’est qu’il fait bien son travail : il ne cherche pas absolument à vous « garder », il vise votre bien-être en priorité.

Si par exemple vous vous adressez à un hypnothérapeute pour guérir un problème physique ou psychiatrique il est probable qu’il vous proposera de consulter d’abord un médecin ou un psychiatre.

Dans l’idéal, votre thérapeute travaille en collaboration avec votre spécialiste médical, un hypnothérapeute ne soigne pas mais il peut accompagner efficacement une thérapie entreprise conjointement avec un personnel de santé.

Le thérapeute qui ne vous juge pas

A priori, tout le monde juge, c’est humain.

Cela dit, en hypnothérapie, le thérapeute doit faire son possible pour ne pas vous juger et vous accepter tel que vous êtes.

C’est parce qu’il ne vous juge pas, parce qu’il ne vous place pas dans une petite case, parce qu’il ne vous enferme pas dans un protocole, une technique etc qu’il peut vous aider efficacement.

Plus son regard sur vous et votre parcours sera neutre plus il y a de chance que vous puissiez découvrir ensemble ce qui fait de vous un cas unique de manière à mettre en place une stratégie thérapeutique unique.

De plus, si vous vous sentez jugé.e par votre thérapeute, vous aurez du mal à vous sentir en confiance et à lui partager ce qui vous pèse.

Si vous vous sentez accueilli.e tel que vous êtes, si vous pouvez être vous-même en sa présence, alors vous avez de bonnes chances de réussir votre thérapie.

Le thérapeute qui ne vous fait pas de fausses promesses

Un bon thérapeute n’est pas celui qui vous dit ce que vous avez envie d’entendre : un bon thérapeute est honnête. S’il peut vous aider, il vous le dit, s’il ne le peut pas, il vous le dit également.

Il ne vous promet pas la lune, il vous dit clairement ce qui est possible et ce qui ne l’est pas.

Il sait que vous êtes unique et tout ce qu’il peut promettre sincèrement c’est de se mettre à votre service.

Il connaît et maîtrise ses outils thérapeutiques, il connaît leur efficacité, il sait aussi qu’il n’y a pas de recette miracle ou de protocole magique.

Quand il constate par votre retour (évidemment, c’est important que vous aussi soyez honnête avec lui) que quelque chose ne fonctionne pas il ne s’acharne pas obligatoirement : il essaie autre chose ou il vous recommande à un confrère.

Le thérapeute qui vous apprend l’autohypnose

Dans le but de vous apprendre à gérer seul vos émotions, votre hypnothérapeute peut vous apprendre des techniques d’autohypnose, c’est un excellent signe !

Cela signifie qu’il a confiance dans vos ressources et qu’il souhaite vous apprendre à ne plus avoir besoin de lui puisqu’il estime que vous êtes capable de trouver en vous le calme ou la confiance que vous cherchiez peut-être à l’extérieur de vous (chez l’autre, chez votre thérapeute etc).

Dans l’idéal, toute hypnothérapie contient une part d’apprentissage de l’autohypnose afin que vous puissiez devenir de plus en plus autonome.

Le thérapeute qui vous autonomise et vous laisse libre

Lors de ma première séance, je dis très souvent aux personnes que je reçois : « mon but, c’est que vous vous débarrassiez de moi le plus vite possible  !» 

Bien sûr, il y a une part d’humour dans cette phrase, mais c’est totalement sincère : je pense qu’un bon thérapeute ne fait que proposer des alternatives, il indique des chemins, il ouvre des portes mais ce n’est jamais lui qui fait ce chemin ou qui choisit de traverser telle ou telle porte.

Plus le thérapeute est au service de la personne, sans décider à sa place, plus il est aidant.

Ce qu’il souhaite profondément c’est accompagner la personne vers ce qu’elle désire, et c’est tout. Il sait que la personne est capable de traverser les épreuves, il est là pour l’encourager et la soutenir.

Un thérapeute qui fait à votre place, qui ne vous laisse pas le choix, qui vous « endort » et profite du fait que vous n’êtes pas conscient pour donner des suggestions à votre cerveau vous rendra probablement dépendant parce que vous aurez besoin de lui pour aller mieux.

Un bon thérapeute c’est celui qui vous apprend à ne plus avoir besoin de lui. 🙂

Conclusion

Vous savez maintenant un peu mieux ce qui peut vous permettre de trouver votre thérapeute, en conclusion je ne ferai que répéter ce que je dis souvent aux personnes qui viennent me voir en première séance : c’est vous qui savez le mieux ce qui est bon pour vous.

Je vous encourage à tester, à poser des questions, à faire attention à ce que vous ressentez : si un hypno peut vous convaincre avec des mots qu’il sait mieux que vous ce qui est bon pour vous, soyez attentif à votre ressenti.

Si vous n’avez pas confiance, même si vous ne savez pas pourquoi : fuyez ! 🙂

Un bon hypnothérapeute saura vous mettre en confiance, répondre simplement à vos questions et il sera à l’écoute de vos besoins.

Avec vous, dans une relation de confiance, il vous guidera sans vous juger et vous aidera à traverser vos épreuves jusqu’à ce que vous soyez suffisamment autonome pour vous passer de lui.

Comme j’aime à le répéter : un bon hypnothérapeute ne prend pas le pouvoir, il le redonne.

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