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Les états d’hypnose sont également appelés états modifiés de la conscience.
Apprenons à les différencier afin de mieux comprendre comment conscient et inconscient communiquent entre eux.
Le conscient et l’inconscient
En hypnose, il est de coutume de dire que l’état d’hypnose est un état dans lequel l’accès à l’inconscient est plus facile.
Avant de vérifier si c’est le cas ou non, commençons par définir le conscient et l’inconscient.
Le conscient
Le conscient c’est la partie qui pense, tout simplement, votre mental.
Cette partie de vous qui pense c’est la partie visible de l’iceberg, d’une certaine manière, vous êtes en effet bien plus que vos pensées, vous êtes celui ou celle qui pense.
On considère qu’une personne « normale » peut opérer consciemment de zéro à dix perceptions par seconde.
Cela signifie que notre conscient est relativement limité même s’il peut beaucoup : en effet, il est très difficile, voir impossible d’être réellement multi tâche.
Souvent, pour expliquer ce qu’est le conscient, j’utilise la métaphore suivante :
L’inconscient est comme une grotte sombre dans laquelle se trouvent des milliards de milliards d’informations, souvenirs, ressources. Le conscient, c’est vous dans cette grotte, avec une lampe de poche qui va éclairer successivement (on ne peut pas tout éclairer en même temps) des endroits de cette grotte.
Par exemple, vous entendez une chanson à la radio et cela vous rappelle un souvenir. Ce souvenir était dans l’ombre mais, l’espace d’un instant, il a été éclairé. L’espace d’après il retournera dans l’ombre.
Cela ne signifie pas que ce qui est dans l’ombre est oublié : c’est NON conscient.
Le conscient c’est ce que vous savez que vous savez à un moment donné.
L’inconscient
Et l’inconscient alors ?
L’inconscient, c’est ce que vous ne savez pas que vous savez 🙂
Freud le désignait comme « ce qui échappe entièrement à la conscience » et c’est une autre manière de le dire.
Il y a plusieurs manières de définir l’inconscient, médicale, psychologique et même philosophique .
Il me semble que la manière la plus simple de le définir c’est de le désigner comme « le cerveau ». C’est inexact et incomplet, mais cela reste relativement pertinent et globalement très juste.
L’inconscient ne connaît pas les limites du conscient, on estime qu’il peut traiter de 1 à 10 milliards d’informations par seconde, il est, lui, totalement multitâche 🙂
C’est grâce à lui que vous pouvez par exemple marcher sans vous demander comment marcher, écrire sans vous poser non plus la question de comment on fait chaque lettre, le cerveau l’a automatisé pour que vous n’ayez pas à vous en soucier.
Le cerveau, comme l’inconscient, sont encore extrêmement mystérieux, les neurosciences font chaque année de nouvelles découvertes qui nous permettent peu à peu d’en savoir… très peu, finalement 🙂
L’articulation conscient/inconscient
Voici la métaphore que j’utilise généralement pour expliquer ce que sont conscient et inconscient et comment ils interagissent.
Imaginez que votre vie, comme votre corps, sont une voiture.
Le conducteur de cette voiture, c’est votre conscient. C’est vous qui donnez la direction vers laquelle vous souhaitez aller.
Cette voiture possède un GPS un peu spécial : il lui suffit de percevoir une direction, et il y fonce ! Ce GPS qui fait bouger la voiture (vous n’avez même pas besoin de passer les vitesses, tout est automatisé) c’est l’inconscient.
Cette métaphore est bien utile car elle permet de retenir une règle fondamentale : lorsque vous donnez des « ordres » à votre inconscient (ou à votre cerveau) il est très important de penser à ce que vous visez plutôt qu’à ce que vous souhaitez éviter.
Quand vous êtes sur la route, si vous avez appris à conduire, le moniteur vous a conseiller de regarder là vers où vous voulez aller parce que si vous fixez l’obstacle (l’arbre, le fossé, le virage…) vous risquez de foncer dedans !
Retenez donc que si vous voulez parler le langage de votre inconscient, une des bases principales est de définir non pas ce qui vous fait peur et que vous voulez éviter mais bien ce que vous voulez, ce que vous désirez.
Les différents états modifiés de la conscience
Lors d’une séance d’hypnose, le consultant est amené après ce qu’on appelle une induction hypnotique, à entrer progressivement dans un état d’hypnose (appelé aussi état de transe quand l’état est profond).
Cet état est non seulement variable mais en plus c’est une expérience unique pour chaque personne.
C’est un peu comme si l’on pouvait comparer les états modifiés de conscience à une plongée sous-marine, on n’est pas toujours au même palier, on monte et on descend, progressivement et chacun voit, entend, ou ressent de sa propre manière.
Hypnose légère et hypnose conversationnelle
Il s’agit d’un état d’hypnose très léger, la personne est totalement consciente de tout ce qui l’entoure, d’où elle se trouve, de ce qu’elle fait et pense.
C’est un état finalement banal et quasi quotidien, que nous expérimentons tous quand par exemple nous sommes absorbés par une musique ou un film ou encore quand nous conduisons et que nous réalisons soudain que les dernières minutes viennent de passer sans qu’on aie eu conscience de la route et du décor.
C’est également l’état dans lequel le thérapeute amène son consultant lorsqu’en séance il utilise l’hypnose conversationnelle. Basée sur un échange constant, sur le dialogue et la conversation, c’est une hypnose subtile, indirecte, qui peut amener la personne non seulement à une forme de détente mais, surtout, à des changements réels.
Milton Ericson, fondateur de l’hypnose thérapeutique moderne la pratiquait avec ses patients.
L’état d’hypnose moyen
C’est l’état le plus largement induit en thérapie car il permet non seulement d’envoyer des suggestions à l’inconscient (qui, dans cet état, y est bien plus réceptif) mais en plus de faire participer le conscient.
Pour moi, dans l’idéal, la personne hypnotisée sait qu’elle est sous hypnose, vit les protocoles, et, mieux, participe à ce qu’il se passe.
Dans cet état, c’est un peu comme si on est dans un rêve lucide, on sait toujours où on se trouve, on entend le thérapeute, et l’on est souvent témoin (si c’est ainsi que procède le thérapeute) des mouvements inconscients de son corps.
Cela peut-être des doigts qui bougent tous seuls, une lévitation de la main (la main se lève seule, sans contrôle volontaire de la personne hypnotisée), une catalepsie des paupières (les paupières restent fermées)…
Le fait que vous puissiez être le témoin du travail de votre inconscient est rassurant même si cela peut être étonnant la première fois:)
En état d’hypnose « moyen » vous vivez l’hypnose consciemment, vous êtes plus conscient que d’habitude du travail et des réponses de votre inconscient, ainsi, pour moi, vous accédez paradoxalement à un état d’hyper conscience dans la mesure où vous êtes conscient de votre conscient mais aussi d’une partie de votre inconscient.
L’état d’hypnose profond
Lorsque qu’une personne se trouve en état de transe profonde elle n’est plus consciente du tout, c’est un peu comme si elle dormait.
C’est cet état que l’on recherche en hypnose de spectacle parce qu’il permet à l’hypnotiseur de prendre le pouvoir et de diriger selon sa volonté, la personne.
En thérapie, cet état me semble particulièrement inutile, je préfère largement les deux premiers, je ne le répèterai jamais assez : il ne s’agit pas de prendre le pouvoir sur vous, il s’agit de vous le redonner !
Conclusion
L’état d’hypnose est un état agréable le plus souvent, associé également souvent à un état de détente, il permet à la personne sous hypnose d’avoir accès à des ressources ou à des informations cachées ou refoulées ainsi que des changements rapides et durables.
De plus, via l’apprentissage de l’autohypnose, il permet de reprendre le contrôle, de gérer ses émotions de manière plus efficace, de regagner enfin confiance en soi par le simple fait de savoir, par l’expérience de ces états, que nous avons en nous des ressources extraordinaires.